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Vieillir et se réinventer avec Louise

Louise a été proche aidante de son mari vivant avec l’Alzheimer et l’a accompagné jusqu’à sa mort. Elle a cheminé à travers son parcours de post-aidante et désire partager fièrement son récit pour inspirer d’autres qui passent à travers des chemins similaires aux siens. Louise a 86 ans et considère que vieillir est un privilège. Elle désire être un modèle pour démontrer qu’il n’est jamais trop tard pour créer sa vie. Aujourd’hui, elle poursuit son chemin en faisant du bénévolat auprès des personnes âgées.   

  1. Comment la proche aidance s’est inscrite dans ta vie ?   


    « Je me sentais comme superwoman, capable de tout faire. Aujourd’hui, je regarde mon cheminement et je réalise que sans le Groupe des aidants du Sud-Ouest (GASO), je n’aurais pas pu prendre soin de mon mari jusqu’à la fin. À travers mon deuil, j’ai réalisé que je peux prendre soin de moi tout en aidant les autres. Je vis bien mon deuil même si ça n’empêche pas que je pense beaucoup à mon mari. Mon processus de deuil a beaucoup été marqué et adouci par les rencontres que j’ai faites dans le groupe de soutien pour post-aidant·es. On m’a réellement écoutée et je pense que cet espace m’a aidée à découvrir qui j’étais réellement. Si on me demandait de refaire le chemin, je referais le même. Maintenant, je me sens grandie et j’en suis fière. Je me suis fait des amies pour la vie. Honnêtement, le deuil m’a fait sortir de ma coquille. J’ai pu me créer une meilleure vie en créant des liens réciproques avec les autres personnes endeuillées ».   


  2. Quelles forces et quels outils t'aident à vivre les moments plus difficiles de ton parcours ?  


    « Prendre soin de moi-même quand c’est plus difficile. Je continue de me pratiquer à dire non. Prendre connaissance de mes émotions et mes sentiments est primordial pour mieux aider les autres. J’ai aussi accepté que je peux aider les autres, mais que je dois aussi accepter l’aide qu’on peut m’offrir même si c’est difficile de recevoir ».  


  3. Quels apprentissages tires-tu de la proche aidance ?


     « J’ai réalisé qu’on ne peut pas tout faire dans la vie et c’est difficile d’accepter ça parce qu’on se croit capable de tout. J’ai appris et je continue d’apprendre à me mettre des limites. Je considère maintenant cette action comme bienveillante. Je suis capable de dire ce que je ressens réellement. Ça m’a pris du temps avant de venir au GASO, mais je ne le regrette pas du tout. Je voulais tout faire et j’ai appris à réduire les attentes envers moi. Je vis plus sereinement en étant en contact avec les autres ».  


  4. Quels outils ou ressources t'aident dans ton parcours ?


    « Ce qui m’a beaucoup aidé est la participation à des groupes au GASO, particulièrement, la zoothérapie. J’ai pu voir plus clair et réaliser que je pouvais faire des choses que je ne croyais pas lorsque je n’avais pas confiance en moi. Je me suis sentie forte dans le groupe parce que j’ai réalisé que je suis capable de parler et aider les autres avec mon expérience de vie.  J’ai pleuré et j’ai appris à me connaitre plus. Nourrir cette introspection m’a aidé dans toute ma vie personnelle. Avoir l’espace d’être qui nous sommes a été un élément clé pour moi. Je n’oublierai jamais l’accueil chaleureux du GASO ».  


  5. Qu’aimerais-tu dire à quelqu’un qui débute un parcours de proche aidance ?   


    « Faire un premier pas vers de l’aide, c’est la partie difficile. Nous avons tous le droit d’avoir besoin d’aide. Nous ne sommes pas seuls. »