D'abord, qu'est-ce qu'est la résilience ?
La résilience se définit comme une action que nous mettons en place pour passer à travers une période difficile que nous vivons. Rachel Thibault, docteure en psychologie et ergothérapeute, a fait des études sur ce concept et définit 5 grandes formes de résilience universelles. Parfois, une même personne peut mettre en place plus d’une forme de résilience pour s’aider dans un moment difficile, mais souvent elle se référera à une forme en particulier, plus adaptée à sa réalité et sur laquelle elle pourra compter si un nouvel événement déstabilisant survient dans sa vie.
Par exemple, un-e proche aidant-e qui vit un gros changement face à la maladie de son proche, lui demandant alors une grande capacité d’adaptation, pourrait commencer à participer à un groupe de soutien pour partager les émotions qu’il ou elle vit en sachant que cela pourrait l’aider à traverser cette période difficile et à s’adapter plus facilement aux changements survenus. Si, par la suite, un nouveau changement se présente, la personne pourra alors répéter l’action d’aller au groupe de soutien qui l’a précédemment aidée. Les chercheur-euse-s s’entendent pour dire que la résilience implique un processus permettant de nous adapter, de survivre et de se développer malgré les difficultés rencontrées.
Selon Rachel Thibault, nous avons tous et toutes le pouvoir d’agir avec résilience, puisque 50 à 60% de celle-ci est influencée par nos « activités intentionnelles » ; 30 à 40% viendraient de notre génétique et seulement 10%, des circonstances de la vie. Nous pouvons donc pratiquer certaines activités qui nous permettent de cultiver notre résilience. La résilience est une force que nous avons en chacun de nous et que nous utilisons de notre plus jeune âge jusqu’à un âge plus avancé pour nous aider dans des situations difficiles. N’hésitez donc pas à prendre le temps de vous demander comment vous avez réagi dans des situations déstabilisantes, afin de pouvoir identifier les activités intentionnelles que vous réalisez en vue de les répéter lorsque de nouveaux moments difficiles se présenteront, que ce soit en contexte de proche aidance ou dans votre quotidien.
Les « 5 C » de la résilience
Afin de vous aider à vous représenter les manifestations de la résilience, nous vous présentons les « 5 C » de la résilience que définit Rachel Thibault, accompagnés d’un exemple pour chacun d’entre eux :
1) La CENTRATION : Un mouvement souvent répétitif (parfois même en apparence inutile) comme une marche sans but précis pour se libérer de la fébrilité et préparer le terrain pour être présent. Exemple : Se laisser tenter par une bonne lecture qui nous fait oublier où nous sommes et notre situation du moment.
2) La CONTEMPLATION : Des occupations telles que la prière, la méditation, l’ouverture à la beauté, à l’émerveillement. Exemple : Faire de la relaxation ou de la méditation avec une musique qui nous guide et nous amène de l’apaisement.
3) La CRÉATION : Des occupations qui comblent notre besoin de beauté et de créer, ne serait-ce que pour soi. Exemple : Se joindre à un groupe d’art-thérapie où nous créons des œuvres liées à notre quotidien et qui nous permettent de réfléchir à notre rôle d’aidant-e.
4) La CONTRIBUTION : Des occupations qui nous permettent de redonner, d’être des citoyens productifs et valorisés. Exemple : Faire du bénévolat dans un domaine qui nous anime et qui nous permet de nous épanouir et qui nous donne un sentiment d’utilité ou de reconnaissance.
5) La COMMUNION : Des occupations qui renforcent nos liens d’appartenance, se sentir reliés au vivant. Exemple : Faire partie d’un groupe de soutien avec d’autres proches aidants qui nous permet de normaliser certaines émotions que nous vivons.
À vous de jouer ...
Afin d'observer de quelles manières la résilience peut se manifester chez vous, nous vous proposons de compléter les phrases suivantes le plus intuitivement possible :
Je pratique la centration lorsque je …
Je pratique la contemplation lorsque je …
Je crée lorsque je …
J'ai le sentiment de redonner lorsque je ...
Je sens un lien d'appartenance au vivant lorsque je ...
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