Il n’est pas toujours facile de faire une demande d’aide. En effet, demander de l’aide à quelqu’un peut entraîner des peurs, comme la peur du refus, la peur d’être jugé-e ou la peur de déranger. Toutefois, en tant que personne proche aidante, vous avez des besoins et des droits et il est tout à fait légitime de les exprimer ! Bien souvent, les personnes de l’entourage ne savent pas comment nous aider. Il nous revient donc d’identifier nos besoins et de demander l’aide que nous nécessitons. Rappelez-vous : personne ne peut deviner quelle sorte d’aide vous avez besoin!
Lorsque vous demandez de l’aide, nous vous invitons à formuler une demande « C-R-P-N », c’est-à dire une demande claire, réaliste, positive et négociable.
Par exemple, si votre besoin est de partager vos tâches, vous pouvez demander à un ou une de vos proches : « Pourrais-tu accompagner ma mère à son prochain rendez-vous médical jeudi prochain? »
Cette demande est claire, car elle est concrète et précise. Dans la communication non-violente, on évite de tourner autour du pot, de faire des demandes ambiguës, floues et vagues afin de combler le mieux possible notre besoin.
Une demande réaliste est une demande dans laquelle on tient compte de la réalité de la personne à qui on demande de l’aide. Si cette personne habite à plusieurs heures en trajet de la clinique médicale, il y a peu de chance qu’elle puisse vous assister dans cette tâche. Cependant, vous pourriez lui demander de vous donner un coup de main avec des démarches administratives qui peuvent se faire par téléphone ou par internet; par exemple : renouveler des médicaments, trouver un.e comptable pour la saison des impôts ou prendre des rendez-vous médicaux.
Dans notre exemple, la demande est aussi positive, car elle invite au mouvement. Au contraire, une demande négative du type : « J’aimerais que tu cesses de penser juste à toi et que tu m’aides » n’aurait pas le même impact. En effet, les demandes formulées avec la communication non-violente doivent encourager le changement plutôt que l’arrêt d’une action. N’oubliez pas que le but est d’avoir un dialogue non-violent !
Enfin, dans le processus de communication non-violente, une demande doit donner l’espace à l’autre de choisir d’accepter ou de refuser la demande; elle doit donc être négociable. La demande ne peut pas devenir un ordre, car l’autre a aussi des droits, dont le droit de dire non. Imaginons une nouvelle situation : votre besoin est d’avoir du répit et vous demandez à votre fille si elle peut venir à la maison pour voir son père le dimanche afin de vous permettre de sortir. Il se peut que celle-ci refuse votre demande ou qu’elle soit disponible quelques heures plutôt que la journée entière. Tentez de rester ouverts.es aux refus et à la négociation.
Dernier petit conseil : surtout, ne vous découragez pas de faire des demandes à cause d’un refus! Gardez en tête que formuler une demande de façon claire, réaliste, positive et négociable est une manière d’exprimer nos émotions, d’identifier nos besoins et nos droits, d’augmenter nos chances d’être compris.es ainsi que d’apprendre à vivre avec un refus. Si une demande est refusée par une personne, rien n’empêche que cette demande pourrait être acceptée par quelqu’un d’autre ou que la première personne pourrait acquiescer à une autre demande dans le futur.
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