Denise Brault s’occupe à domicile de son conjoint atteint de la maladie d’Alzheimer depuis 5 ans. Elle se décrit comme une personne patiente, qui a le sourire facile. Son amour de la musique a toujours fait partie de sa vie et occupe encore une place importante dans son quotidien, en plus de son affection pour la lecture et la nature qui l’entoure.
Ce contexte de proche aidance conjugal s’est inscrit différemment dans le quotidien de Denise que ce qu’elle avait vécu auparavant auprès de sa mère de qui elle était la seule à prendre soin. Ainsi, ces deux relations de proche aidance comportaient leur lot d’inconnu ; en effet, lorsqu’elle prenait soin de sa mère, elle pouvait retourner chez elle et prendre de la distance face à sa situation de proche aidance, alors que cette nouvelle relation d’aide ne le lui permet pas.
À l’époque, le fait de pouvoir prendre une pause des grandes émotions que la relation d’aide pouvait amener lui faisait un grand bien. Toutefois, le rôle d’aidante qu’elle occupe désormais auprès de son conjoint complexifie la prise de temps pour soi. S’accorder des moments bien à elle demeure un défi important aux yeux de Denise qui travaille à son rythme à poser des actes d’autosoin pour son bien-être. Malgré sa grande expertise en proche aidance – Denise est membre fondatrice du Groupe des aidants du Sud-Ouest (GASO) - elle se sent souvent démunie et impuissante face à la maladie de son conjoint et a parfois le sentiment de devoir revisiter ce qu’elle connait pourtant bien, afin de s’aider. « J’ai parfois l’impression d’être un cordonnier mal chaussé », explique-t-elle pour évoquer ce sentiment qui l’habite dans sa relation d’aide.
Une grande force ressortie chez Denise est son optimisme qui l’amène à aller s’informer davantage lorsqu’elle ne se sent pas outillée ou incertaine d’une action à prendre dans une situation donnée. Les conférences de la Société d’Alzheimer et du GASO, ainsi que les groupes de soutien du GASO sont des ressources qui l’aident dans son quotidien et lui permettent de normaliser ce qu’elle vit. Les conseils ou les partages échangés lui donnent souvent des pistes de solution, parfois applicables à sa propre relation d’aide.
À vous, chères personnes proches aidantes, Denise vous conseille « d’essayer d’aller chercher de l’information et ne pas avoir honte de parler de votre situation d’aidant-e ».
Comments