Bien souvent, le contexte de proche aidance implique de nombreux changements dans la vie de la personne proche aidante. Ces bouleversements peuvent d’ailleurs rendre certain-e-s proches aidant-e-s plus susceptibles de vivre de l’isolement.
Avant d'aborder de manière plus précise les causes possibles de l'isolement, nous jugeons pertinent de rappeler quelques conséquences que peut engendrer un contexte de proche aidance sur la personne proche aidante. En effet, les conséquences potentielles de la proche aidance énumérées ci-dessous représentent certains facteurs de risque additionnels face à l'isolement :
Une charge mentale et émotionnelle élevée en raison de la prise en charge des besoins toujours grandissants de la personne aidée. En plus de leur créer de la fatigue, les proches aidant-e-s auront aussi tendance à ne pas écouter et combler leurs propres besoins pour se garder de l’énergie et donner des soins à leur proche. On dit que « les aidant-e-s ont 60% de risques supplémentaires de contracter une maladie liée au stress et au surmenage et ils sont 18% à déclarer avoir renoncé à des soins au cours de 12 derniers mois alors qu’ils en ressentaient le besoin. » [1]
Les proches aidant-e-s font face à la possibilité de voir leur espérance de vie affectée par un manque d’attention à leurs propres besoins mentaux et physiques. Ils sont souvent plus hospitalisés, dû à leur volonté de continuer de passer les besoins de l’autre en premier, assurant ainsi la sécurité et le bien-être de l'aidé-e et oubliant le leur.
Une possible fatigue de compassion ou usure de compassion, dépression, tentative de suicide dû à la charge de leur travail et à une tendance à nier leurs propres besoins au détriment de leur santé mentale et physique.
Un penchant à vivre ou exercer de la maltraitance non volontaire envers la personne aidée dû à une négligence de leurs propres besoins qui peut amener une faible patience, de grandes irritations ou frustrations aux moindres besoins-demandes de la personne aidée.
Une affection sur leur santé physique : « troubles du sommeil, du comportement alimentaire, anxiété, risques de dépression [et bien plus]. » [2]
« les aidant-e-s ont 60% de risques supplémentaires de contracter une maladie liée au stress et au surmenage et ils sont 18% à déclarer avoir renoncé à des soins au cours de 12 derniers mois alors qu’ils en ressentaient le besoin. »
Compte tenu de ce contexte, on comprend que la proche aidance peut être un facteur de risque non négligeable face à l'isolement. En tant que proche aidant-e, il peut alors être intéressant de prendre un moment pour se questionner si vous vivez de l’isolement, ainsi que sur la ou les causes qui peuvent vous amener à en vivre, en vue de trouver ultimement des pistes de solution.
Voici ainsi quelques causes qui pourraient amener un-e aidant-e vers une situation d'isolement :
Quand l’entourage ne comprend pas les décisions ou les actions que l’aidant-e prend pour la personne aidée, cela peut l’amener à faire le choix de ne plus les consulter pour éviter de se faire reprocher les actions qu’il pose dans l’intérêt du bien-être et des besoins de l’aidé-e, ou encore, pour éviter de se faire blâmer ou de se sentir coupable et douter de ses choix.
Il est possible que par épuisement, un-e aidant-e décide de préserver son énergie pour les nombreux besoins de l’aidé-e. De ce fait, la personne proche aidante peut négliger d’accorder du temps à son entourage par crainte ou culpabilité d’épuiser sa réserve d’énergie à travers ses autres relations et de ne pas prioriser les besoins de l’aidé-e.
Il se peut aussi que la personne proche aidante vive de la culpabilité ou se sente égoïste en s’accordant du bien-être, alors que la personne aidée est souffrante ou fait face à des besoins importants engendrés par une perte d’autonomie ou la maladie. En se basant sur cette croyance, elle pourrait ainsi volontairement décider de s’isoler pour veiller aux besoins de l’aidé-e.
Il se peut que, simplement par manque de temps, la personne proche aidante en vienne à négliger son entourage. Parfois un-e aidant-e peut jongler avec plusieurs sphères de vie (travail, famille, proche aidance, vie de couple, études), ce qui peut l’amener à faire des choix cruciaux pour maintenir un équilibre.
Il serait possible de reconnaître plusieurs autres causes, spécifiques à chaque proche aidant-e, cependant celles-ci sont les principales perçues à travers les services individuels et de groupe du Groupe des aidants du Sud-Ouest (GASO).
Ces causes nous rappellent l’importance pour la personne proche aidant-e d’avoir un entourage - qu’il soit de nature familiale, amicale ou professionnelle - pour lui permettre de se sentir compris-e ou en confiance. Un tel espace de confiance ou de ressourcement présente un facteur important pour sa santé dans son cheminement de proche aidant-e. Cela peut l’aider à prendre des décisions saines concernant la personne aidée, mais aussi concernant sa propre santé mentale et physique. En effet, avoir un espace de confiance peut rappeler à la personne proche aidante combien il est nécessaire de pouvoir prendre soin d’elle-même avant de prendre soin des autres.
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