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Les défis liés à la post-aidance

Certains défis très spécifiques à une situation de proche aidance peuvent se poser pour les aidant-e-s faisant face à un deuil. Nous allons en regarder quelques exemples ensemble.


La difficulté à reprendre la vie d’avant la période d’aidance

Il est possible pour l’ex-aidant-e d’avoir de la difficulté à reprendre sa vie d’avant la proche aidance, entre autres à cause de l’isolement que la proche aidance peut créer : les aidant-e-s doivent souvent faire des choix entre leur vie personnelle et leurs responsabilités de proche aidant-e pour remplir leur rôle. Souvent, ce sont les sphères de la vie personnelle de l’aidant-e qui sont les premières à être mises de côté, comme la vie sociale, les voyages, le travail. Se couper d'une de ces sphères peut engendrer une perte d’identité qu’un-e proche aidant-e endeuillé-e peut avoir de la difficulté à retrouver après la proche aidance.


Un sentiment de culpabilité difficile à dissiper

Le sentiment de culpabilité peut être vécu à plusieurs niveaux ; cela peut se présenter au niveau de l’histoire du décès - on peut s’en vouloir que ce soit arrivé à l’autre plutôt qu'à nous - ou encore ce sentiment peut se présenter face au rôle de proche aidant-e que nous avons exercé. Notre tendance à voir le « négatif » avant tous les bons soins que nous avons donnés à notre proche peut nous brouiller dans notre cheminement du deuil. Il faut alors se donner la permission d’accepter que nous n’ayons pas pu faire autrement avec les ressources données dans la situation et nous pardonner, ce qui peut représenter un cheminement difficile pour plusieurs.


La difficulté à gérer les démarches administratives liées au décès de la personne aidée

Une personne post-aidante fait face à plusieurs deuils qui s'ajoutent à celui de la relation primaire avec la personne défunte : deuils liés au rôle d'aidant-e, perte d'identité et bien plus. Ces circonstances demandent à l'ex-aidant-e beaucoup de temps et d'énergie pour cheminer doucement à travers un deuil singulier. La lourdeur administrative liée au décès de l'aidé-e peut ainsi venir bousculer l'ex-aidant-e et ne lui laisse que très peu de temps pour absorber les événements qui viennent de survenir.


Le deuil peut être révélateur de tensions entre les membres de la famille ou d'un couple

La proche aidance peut secouer à différents niveaux une relation au sein d’une même famille ou d’un couple. En effet, les choix que la personne proche aidante fait peuvent parfois s'inscrire en opposition des opinions d’un membre de la famille ou d’un-e partenaire. La proche aidance peut aussi faire jaillir des tensions du passé et celles-ci peuvent laisser un goût amer, même après le décès de la personne aidée.


Vivre avec un équilibre physique et/ou mental fragilisé:

Finalement il ne faut pas oublier un autre grand défi de la post-aidance qui est celui des problèmes de santé physique et/ou mentale que le rôle de proche aidant a pu engendrer au cours du temps. Plusieurs proches aidants en garde des séquelles longtemps, ce qui fait que le deuil prend parfois plus de temps à s’intégrer avant de pouvoir retrouver des activités plus régulières au quotidien.[1]


[1] https://www.avecnosproches.com/wp-content/uploads/2022/04/Rapport-barometre-des-anciens-aidants.pdf pages 37-38

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