«La proche aidance m'a démontré que, même si j'avais le bien-être de ma mère à cœur, ce n’était pas assez, car il y avait aussi de la démence et que cette maladie nécessite du soutien extérieur.»
Odette, proche aidante de sa mère jusqu’au décès de cette dernière : Automne 2023
À 53 ans, Odette prend la décision de devenir proche aidante à temps plein pour prendre soin de sa mère en perte d’autonomie, malheureusement décédée aujourd’hui. Le recul de sa posture de post-aidante met en lumière les limites qu’une personne proche aidante peut rencontrer dans son parcours, malgré tout l’amour porté pour la personne aidée.
Odette, a grandi à ville Saint-Michel, dans un contexte familial difficile : elle, sa sœur et sa mère ont eu à faire face aux enjeux d'alcoolisme et de violence de son père. Tout au long de sa vie, Odette s’est ainsi toujours occupée du bien-être de sa mère, de différentes façons. Le bonheur de cette dernière a toujours été très important aux yeux d’Odette, jugeant qu’elle méritait se faire choyer face aux obstacles de vie rencontrés.
« Mon père est décédé en 2011, ma mère avait 86 ans, elle était très autonome, mais commençait à avoir des besoins. En 2016 ma sœur a eu un emploi en Nouvelle-Écosse. Ma mère avait 90 ans et moi j'étais à la recherche d'un emploi. Ma mère nous répétait clairement son refus d'aller en résidence. Ayant eu un enfant et ayant travaillé à temps plein en même temps, je ne voulais pas revivre ce stress à 53 ans. C'est alors que j'ai proposé de m'occuper de ma mère à temps plein. Et c'est à ce moment que je suis devenue proche aidante à temps plein. Même si le parcours a été très difficile avec la démence, je suis très fière et contente d'avoir accompagné ma chère Mamie jusqu'à son dernier souffle. Malgré qu’elle me manque énormément.
La proche aidance m'a démontré que j'avais le bien-être de ma mère à cœur, comme une vocation, mais que ce cette vocation n’était pas assez, car il y avait aussi de la démence et que cette maladie amène beaucoup de peine à l'entourage. En premier temps, mon estime de moi a pris toute une débarque et en deuxième temps ça m'a donné l'impression que j’étais capable de diriger une entreprise tellement les besoins étaient variés.
J’ai été isolée et seule presque tout le temps de la proche aidance, puisque j'ai arrêté de travailler pour voir aux besoins grandissants de ma mère. J’ai eu la chance d'être référée au GASO et c'est lors de rencontres en groupe et de rencontres individuelles que j'ai appris énormément de choses au sujet de la proche aidance et de la démence que je ne connaissais pas du tout. Et c'est grâce au GASO que je peux en parler aujourd'hui, ils m'ont littéralement sauvé la vie.
Le gouvernement, les municipalités et les CLSC devraient mettre un effort quant à l'information sur les ressources qui sont disponibles, car beaucoup de gens ne sont pas au courant que cette aide est disponible, comme moi auparavant. Ce qui est très dommage c'est qu'il n'y a pas de services comme le GASO de disponible partout. En espérant que cela va changer, car le nombre de proches aidants continue d’augmenter et c'est un besoin de société qui est nécessaire.
Encore un gros merci au GASO, avec une attention très spéciale pour Stéphanie, mon intervenante. »